Doha (Qatar) envoyés spéciaux
Après l'heure, c'est toujours l'heure. Le temps imparti aux 142 pays membres de l'OMC, était écoulé, tard hier soir, à Doha. Mais, à défaut de pouvoir remonter les pendules, les délégations s'étaient accordées un nouveau tour de sablier. Cependant, les autorités du Qatar juraient hier qu'à minuit, le carrosse de l'OMC se transformerait en citrouille. Des diplomates occidentaux se donnaient, à cause des «avancées très lentes», 24 heures de répit avant de plier bagage, en raison du début du ramadan, ven dredi.
Cela devait-il suffire pour boucler la distance qui les séparait du lancement d'un nouveau cycle de négociations? Tout était question de lunettes. L'Europe, avait chaussé des montures roses, et assurait «que tout allait bien finir par se décanter». La France, elle, connaissait de sérieux problèmes de myopie. Son secrétaire d'Etat au Commerce extérieur avait beau se rapprocher du texte, frotter ses yeux fatigués, il ne voyait rien de bon. A part l'accès aux médicaments (lire ci-contre), «le compte n'y est pas, ni sur les normes sociales, ni sur l'environnement, et encore moins sur l'agriculture». Paris brandissait la menace du veto. Car le mandat politique est clair: pas question de mécontenter les agriculteurs avant la dernière ligne droite présidentielle, en cédant sur les subventions aux exportations agricoles.
La France seule contre tous? Pas sûr. Si la plupart des pays exigent la «suppression progressive» de ces aides, les Quinze (et notamm