Menu
Libération

Médicaments, l'accord rescapé

Article réservé aux abonnés
Le texte sur l'accès aux génériques devait être signé.
publié le 14 novembre 2001 à 1h36

Doha envoyés spéciaux

Un peu de fumée blanche est sortie du tipi. Elle est venue hier matin saluer un accord de principe sur le sujet le plus sensible: l'accès aux médicaments. Annexé en marge de la déclaration finale, le texte sur les droits de propriété intellectuelle (Trips) devait hier soir, sauf coup d'éclat de dernière minute, pouvoir sortir intact de Doha, et ce, quelle que soit l'issue de la Conférence. «Car c'est une victoire politique, et un précédent historique, s'exclame Paulo Teixeira, responsable du programme antisida du Brésil. On ne nous la confisquera pas.» Le compromis convient que le Trips «n'empêche pas et ne devrait pas empêcher les pays membres de l'OMC de prendre des mesures pour protéger la santé publique».

«Victoire impensable». En clair, rien ne pourra plus désormais empêcher des pays, comme le Brésil ou l'Inde, de produire des médicaments génériques. Ils pourront fournir des copies jusqu'à 20 fois moins cher, pour soigner des malades du sida, de tuberculose ou de malaria. Mais il faudra attendre d'ici à 2002 pour que ces pays producteurs de génériques puissent exporter massivement des copies. A destination, par exemple, des 90 % des 24 millions de séropositifs africains sans aucun soin. «C'est une victoire qui était impensable il y a encore 6 mois, 6 semaines ou 6 jours, assure Ellen n'Hoen, de Médecins sans frontières. On a fait travailler nos avocats sur la question du délai de 2002. D'ici là, qui prendra le risque de s'élever contre un pays qui dé