Doha (Qatar) envoyés spéciaux
«We are back on tracks.» De retour sur les rails. L'entourage de Pascal Lamy, le commissaire européen au Commerce, jubilait hier matin. Après le déraillement de Seattle, deux ans plus tôt, l'Organisation mondiale du commerce (OMC), qui a encore connu des soubresauts, est à nouveau lancée. Les principaux aiguilleurs des négociations de Doha, l'Europe et les Etats-Unis, multiplient donc les satisfecit sur un accouchement réalisé au forceps, hier en début de soirée. Mais avant la remise sur les rails, des pays, à commencer par l'Inde, ont freiné des quatre fers. Le commerce est une affaire compliquée. Surtout à 142 pays. Et plus encore lorsqu'il s'agit de parler à la fin d'une seule voix, sur un texte adopté par consensus.
Six jours de discussions pour lancer d'autres discussions... Six jours de négociations pour décider de négocier davantage. Car c'est bien là toute la subtilité de l'accord trouvé à Doha. C'est là aussi toute sa force... politique, s'entend : pour tenter de conjurer le sort d'un Seattle bis, oxygéner une économie planétaire moribonde, il fallait montrer qu'il y avait un pilote dans l'avion de la gouvernance commerciale mondiale. Voilà qui est fait.
Concessions. Pour le reste, tout est à faire, ou presque. Car entre les aménagements, les réserves, les traitements préférentiels ou différenciés, il y a place pour beaucoup d'interprétations. Ce que ne manquent pas de souligner les Cassandre ou les exégètes qui vont s'y coller. «C'est de