Francfort envoyée spéciale
Le patron de Lufthansa, Jürgen Weber, a une fois de plus frappé du poing sur la table, hier, en réclamant au gouvernement allemand de payer le montant des pertes lié aux attentats du 11 septembre. Soit une facture de 180 millions d'euros. «Les Etats-Unis ont débloqué 15 milliards de dollars en quelques heures et nous attendons toujours notre argent, s'est plaint Jürgen Weber. Ce n'est pas de notre faute s'il y a eu cet attentat du 11 septembre.»
Pour Weber, le calcul est simple. Lufthansa devait réaliser un bénéfice de 700 à 750 millions d'euros pour l'année 2001. Avant le 11 septembre, l'entreprise, malgré la grande grève des pilotes de mai, était sur la bonne voie. Or, sur les neuf premiers mois de 2001, Lufthansa a péniblement réussi à dégager un bénéfice de 290 millions d'euros. Et du 11 au 30 septembre, la compagnie a perdu 180 millions d'euros. «Nous traversons une crise plus grave encore que celle de la guerre du Golfe», a insisté Jürgen Weber. Le nombre de passagers ne cesse de décliner (moins 22 % depuis septembre), tandis que les primes d'assurances augmentent. Pour parer au plus pressé, Jürgen Weber avait déjà annoncé la mise hors service de 43 avions, ainsi que l'annulation d'une commande de quatre Boeing 747-400 et d'une commande de quinze A380 remise à plus tard.
Pour l'heure, Lufthansa se concentre sur la réduction de ses coûts. Après le 11 septembre Jürgen Weber avait appelé les salariés de la maison à choisir la solution de la semaine