Doha envoyés spéciaux
François Huwart, secrétaire d'Etat au Commerce extérieur, tire les leçons de la bataille de Doha.
Comment la France, qui menaçait de mettre son veto, hier matin, s'est-elle soudainement ralliée à la déclaration finale ?
Nous sommes parvenus à un résultat loin d'être symbolique. Les pays en développement ont obtenu satisfaction sur la question cruciale de l'accès aux médicaments, mais aussi sur les mesures antidumping ou encore la mise en oeuvre des accords de Marrakech. Les Quinze ont obtenu satisfaction sur le dossier de l'environnement ou encore sur celui de l'investissement, même si nous ne pouvons pas nier qu'il reste de nombreuses questions à régler.
Les normes sociales, que l'Europe défendait, n'ont pas évolué et provoquent la colère des syndicats...
On ne peut pas dire ça. Le texte final dit que nous continuerons à travailler sur les moyens de rapprocher l'Organisation internationale du travail de l'OMC. Mais, c'est vrai, le résultat est globalement décevant.
Pensez-vous que Doha introduise cette régulation de la mondialisation dont vous vous faisiez le défenseur ?
Nous avons désormais le pied dans la porte. Des négociations sur les AME (accords multilatéraux sur l'environnement) et l'OMC vont désormais s'ouvrir. L'accès aux médicaments des pays en développement est une avancée d'une extrême importance. C'est la première fois que l'OMC admet que les règles commerciales doivent tenir compte des questions de santé publique ou encore de souveraineté politi