Cher Wim, Je viens de faire un cauchemar. Lors d'une conférence de presse, tu me confiais en grand secret un de ces fameux sachets de pièces, pour qu'au journal on puisse jouer à la marchande en euros avant les autres. C'est alors qu'une entreprise se mettait à bombarder Libé d'euros en chocolat pour une folle campagne de pub. C'était affreux, il y en avait partout. Alors je donnais mon filet de pièces en chocolat à mes filles et rangeais ton sachet dans un tiroir. Peu après, les garces m'annonçaient qu'elles avaient balancé les pièces parce qu'il y avait «zéro chocolat» dedans. Je comprenais soudain que je m'étais emmêlé les pinceaux.
Ce n'était qu'un rêve, mais tes sachets de marchande, ça ne fait pas sérieux. Déjà, les billets grotesques avec des arches et des ponts, c'est limite. Si je les ramène à la maison, ils finissent droit dans la boîte du Monopoly. Et même pas sûr qu'on puisse s'en servir. Je les entends déjà: «Tu ne comptes tout de même pas payer la rue de la Paix avec ta monnaie de Mickey?»
Non, Wim, il faut vraiment que tu prennes ces histoires de pèze plus au sérieux. Regarde les dollars, ça a de la gueule et ça marche partout. Tu nous vois refiler des euros à un taxi ouzbek? On finit à pied, avec des dents en moins.
Tu sais, il suffirait de pas grand-chose. D'abord, euro et dollar, c'est kif-kif à une grosse décimale près, non? Ensuite, on n'est pas obligé de repomper complètement leurs billets. On enlève «In God we trust», ça fait mauvais genre. Mais on peut la