L'Opep a joué avec le feu et elle est en train de perdre son pari. L'Organisation des pays exportateurs de pétrole, réunie à Vienne en Autriche depuis plusieurs jours, avait conditionné la baisse de sa production à un engagement des pays non-membres (Russie, Norvège et Mexique) de diminuer eux aussi leur offre. Or, la Russie n'est pas du tout d'accord avec le montant demandé par l'Opep. Et elle refusait toujours de céder hier soir. «Nous ne réduirons pas de manière importante notre production», déclarait hier le Premier ministre Mikhaïl Kasyanov.

Effondrement. Du coup, les prix du pétrole sont en train de s'effondrer. Après une chute de deux dollars dans la journée de mercredi, le baril de Brent de la mer du Nord est tombé dans la journée d'hier sous la barre des 18 dollars. A 18 heures jeudi, il cotait 17,10 dollars. Soit son cours le plus bas depuis juin 1999. Selon la maison de courtage GNI, le cartel «a de fait menacé d'une guerre des prix si les autres exportateurs ne le suive pas» et dans ce contexte, les prix devraient donc continuer de baisser. La plupart des analystes parient effectivement sur une guerre des prix entre le cartel pétrolier et les autres pays producteurs. La situation est en fait pourrie depuis que les membres de l'Opep se sont rendu compte que la Russie, contrairement à ce qu'elle avait promis, avait augmenté sa production d'un demi-million de barils par jours au cours des neuf premiers mois de l'année. «La Russie est parfaitement au courant de la sit