Qui va payer les «Moulinex» pour tenter d'enrayer l'explosion sociale qui menace? L'affaire de la prime exceptionnelle de licenciement de 80 000 francs ramenée à 50 000 francs minimum (12 000 à 7600 euros) que réclament les 3500 salariés remerciés par le fabricant de petit électroménager en dépôt de bilan (lire Libération du 15 novembre) commence en tout cas à faire des vagues au gouvernement et au Medef. Ni l'un ni l'autre ne sont d'accord pour acquitter le paiement de cette somme qui représente quelque 175 millions de francs (26,6 millions d'euros). Et chacun se renvoie la responsabilité comme une patate chaude. En principe, pensaient jusqu'alors l'Etat et les syndicats de Moulinex, cette prime exceptionnelle, prévue par un accord d'entreprise signé dans la maison en 1997, doit être acquittée par l'Assurance garantie des salaires (AGS), un organisme qui dépend du patronat: en temps normal, cette assurance permet de se substituer à un employeur défaillant pour assurer le paiement des salaires et indemnités. Mais les troupes d'Ernest-Antoine Seillière ne l'entendent pas du tout ainsi: «Cette surprime, prévue par un accord d'entreprise particulier et qui vient en plus des indemnités normales que nous allons payer volontiers, n'est pas, elle, de notre ressort. Elle n'est pas prévue dans nos textes. De plus, il n'est pas certain que nos caisses soient suffisamment pleines pour libérer cet argent», explique un proche du patron des patrons. «C'est une plaisanterie. Les caisses de
Moulinex dans l'impasse de la prime
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par Frédéric PONS
publié le 16 novembre 2001 à 1h38
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