Doha, envoyés spéciaux.
Fin de marathon. Comment s'est déroulée la conférence de l'Organisation mondiale du commerce (OMC) à Doha, qui a abouti au lancement, mercredi soir, d'un nouveau cycle de négociations commerciales? Quelles couleurs avait l'envers du décor pour les pays en développement, qui représentaient 80 % des 142 pays présents? Retour impressionniste, au quotidien, sur huit jours de coulisses dans le luxe autarcique du Sheraton, transformé en bunker pour l'occasion et surprotégé par des hommes en gilet pare-balles et un navire de l'US Navy.
Mercredi 7
Echauffement et salle de sport
«Bienvenue au milieu de nulle part!» Un Congolais accueille à sa manière les arrivants de la salle d'accréditation, nichée dans un club de sport. Une poignée de Qataris est submergée par les premiers des 2 641 délégués qui débarquent. Alcides Montiel arrive du Nicaragua en short et sandales. Il jette un oeil amusé sur un chargé de la sécurité qatari qui lui prête son stylo Mont-Blanc pour signer un papier. Bille en tête, il prévient: «Qu'on ne rejoue pas Seattle, où les poids lourds avaient tout décidé!» Et il ouvre son cahier de doléances. Les droits de dou anes par exemple. «C'est formidable, s'exclame-t-il. Avant, on avait 300 % de taxes sur certaines de nos exportations. J'imagine qu'on va "généreusement" nous proposer de les abaisser à 280 %.» La lutte s'annonce inégale, selon lui: «Les pays riches ont des armées de juristes, de lobbyistes, d'experts...»
Le Congolais, lui, est hilare: