La crise du transport aérien vient de se concrétiser brutalement à Schiphol, l'aéroport international d'Amsterdam. Du jour au lendemain, la direction de l'aéroport a renvoyé plus de 300 intérimaires employés jusque-là dans la restauration et la sécurité. Il aura suffi d'un simple coup de fil à leur employeur officiel, Randstad, poids lourd de l'intérim néerlandais, pour s'en séparer. Cette réactivité est l'un des principaux atouts des entreprises locales qui peuvent jouer sur un fort volant de flexiworkers: temps partiel, CDD, on call workers (1)... Or 40 % d'entre eux sont employés par des agences d'intérim (Vedior, Randstad, Start...) qui ont fait des Pays-Bas le royaume de la flexibilité. Les 60 % restants sont des flexibles isolés.
Parmi les principaux clients de l'intérim, on trouve les infrastructures de transport (dont les aéroports), mais aussi les banques, le commerce de détail et, petite originalité nationale, le secteur public dont des pans entiers (fisc, hôpitaux, universités) fonctionnent grâce aux intérimaires. Impossible de remonter une rue d'Amsterdam sans tomber sur une de ces agences, souvent spécialisées, qui font travailler chaque jour plus de 300 000 personnes.
Mais après quinze années de croissance à deux chiffres, le secteur de l'intérim s'est récemment vu imposer quelques règles par le biais de la loi «flexibilité et sécurité», en vigueur depuis 1999. Et depuis, hasard ou conséquence, le chiffre d'affaires de l'intérim stagne, obligeant les agences à mu