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Libération

Les Moulinex sortent du conflit avant de quitter l'usine

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La plupart des salariés ont approuvé le plan social.
publié le 19 novembre 2001 à 1h39

Rennes correspondance

C'est avec un mélange de tristesse et de soulagement que la majorité des salariés de l'usine Moulinex de Cormelles-le-Royal, qui occupaient le site depuis neuf semaines, a approuvé samedi le plan social. Ce dernier avait été mis au point lors d'un ultime comité central d'entreprise (CCE), dans la nuit de vendredi à samedi. Il prévoit notamment, en plus des indemnités de licenciement, une prime s'échelonnant de 30 000 francs (4 574 euros) pour moins de dix ans d'ancienneté à 80 000 francs (12 200 euros) au-delà de vingt-cinq ans.

Emotion et inquiétude. La plupart des employés de Cormelles travaillant à Moulinex depuis trente ans toucheront le montant maximal de la prime. C'est toutefois la mort dans l'âme qu'ils ont voté la fin du conflit. «Qu'est-ce que c'est 80 000 francs? Cela permet tout juste de vivre une année en étant très économe, et après?, s'interrogeait une employée. Moi, l'argent je m'en fous, ce que je veux, c'est un boulot.» Lorsque Thierry Lepaon (CGT) a évoqué la mise en place d'une cellule de reconversion et l'envoi des lettres de licenciement, l'émotion est montée d'un cran. «Les filles ont du mal à s'imaginer sans travail, souligne Marguerite Chevalier, déléguée CFDT. Cela fait mal au coeur de laisser un supersite comme celui-là à SEB, qui n'a pas donné un centime pour aider les gens à partir. Quant aux trois offres d'emploi qu'on nous promet, personne n'y croit.» Malgré cette amertume, l'usine, ainsi que celle de Bayeux, sera donc libér