Marc Blondel, secrétaire général de Force ouvrière est membre du Bureau international du travail (BIT). Il était la semaine dernière présent à l'assemblée générale de l'Organisation internationale du travail (OIT), à Genève, où les résultats de la conférence de l'OMC à Doha étaient très attendus. L'OIT, organisation de l'ONU, a édicté des «normes sociales fondamentales», visant l'interdiction du travail forcé, de celui des enfants, et à promouvoir la liberté syndicale ainsi que la liberté de négociation pour les travailleurs.
A Doha, l'OMC a décidé d'un nouveau cycle de négociations sur le commerce international. Contrairement aux attentes, les normes sociales définies par l'OIT ne seront pas prises en compte. Vous êtes membre du BIT, comment réagissez-vous?
Nous attendions le résultat de Doha sur cette question, pour voir à quel niveau s'intègrent les négociations commerciales et les normes sociales. Un dialogue s'était noué en 1996 à Singapour. Mais, à Doha, l'OMC s'est bornée à enregistrer que l'OIT s'occupe du social. Point. L'OIT, en guise de contre-offensive, va donc mettre en place, seule, une commission de 18 experts internationaux qui travailleront sur les conséquences sociales de la mondialisation, et devrait remettre un rapport dans les deux ans sur l'application des normes sociales dans le cadre de l'ouverture des marchés.
Pourquoi le BIT, qui est l'aîné des organismes de régulation, pèse-t-il aussi peu dans le débat?
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