Attention, le «méchant» n'est pas toujours celui que l'on croit. En matière de fusion-acquisition, les entreprises avaient attribué à la Commission européenne le rôle ingrat du preneur d'otages, à la fois froid et intolérant. En s'opposant coup sur coup au mariage des deux français Schneider et Legrand, puis à celui des spécialistes de l'emballage Sidel et Tetra, la Commission a, depuis quelques semaines, une fâcheuse tendance à vouloir changer la fin de tous les épisodes. On commençait à s'y habituer. Mais c'était compter sans le trio de la sidérurgie européenne: le français Usinor, le luxembourgeois Arbed et l'espagnol Aceralia. Plutôt que de confier le rôle de l'ennemi acharné des fusions à la Commission, ces trois-là ont choisi de créer un personnage inédit: celui du traître qui enlève son masque à la dernière minute du film...
Coup de théâtre. Rien ne laissait présager un tel rebondissement. Après quatre mois d'enquête approfondie, Bruxelles devait, mercredi, donner son feu vert définitif au mariage entre Usinor, Arbed et Aceralia pour créer le leader mondial de la sidérurgie. Après moult tractations et quelques concessions, plus rien ne semblait arrêter l'officialisation de ces noces d'acier annoncées le 19 février.
Mais jeudi soir, coup de théâtre: les Luxembourgeois et les Espagnols demandent aux Français la possibilité de revoir les conditions du «deal». Selon les modalités initiales du projet, les actionnaires actuels d'Usinor devaient détenir 56,5 % du capital du no