C'est une claque retentissante dont peu de PDG ont déjà fait les frais. Hier, en plein conseil d'administration, Guy de Panafieu, 58 ans, patron de Bull depuis septembre 1997, a rendu son tablier. «Il n'a pas souhaité solliciter un nouveau mandat, mais il n'a pas démissionné», tente de rassurer son entourage. Ce qui n'est pas tout à fait l'avis des pouvoirs publics, qui sont l'un des principaux actionnaires de la maison avec 16,3 % du capital: «Guy de Panafieu n'a pas fait preuve d'efficacité. C'est un financier pur jus qui n'a jamais pris la dimension industrielle de Bull. Nous lui avons fait comprendre qu'il serait souhaitable qu'il ne réclame pas un nouveau mandat de quatre ans», explique perfidement un haut fonctionnaire. En fait, aux yeux de Bercy et de Matignon, le départ calamiteux de Guy de Panafieu était le préalable indispensable à un ultime effort de l'Etat qui va allonger une «avance remboursable» de plus de 100 millions d'euros (656 millions de francs) dans les caisses vides du dernier survivant de l'informatique tricolore des années 1980.
Lourdes pertes. Il faut dire que l'actuel patron a multiplié les faux pas ces dernières années. A commencer par ses promesses perpétuelles d'un retour durable aux bénéfices: l'an dernier, Bull accusait toujours de lourdes pertes (39 millions d'euros). Autres promesses récentes non tenues, le lancement d'un fonds en euros chargé de financer des start-up, passé à l'as, ou encore l'assurance que la belle filiale de cartes à puces