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Libération

Fin du «funky business» chez Lycos

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En Europe, le leader des portails généralistes supprime 300 postes.
publié le 20 novembre 2001 à 1h40

«Va licencier, mon Lycos!» Cette plaisanterie, calquée sur la publicité qui a fait connaître ce portail Internet, ne fait pas rire les 180 salariés de la filiale française. Le leader des portails généralistes en Europe est en train de faire payer à son personnel le prix de ses récentes acquisitions: le site communautaire Multimania, le portail suédois Spray, le site de courrier Caramail... Autant de sociétés passées sous la «marque ombrelle» Lycos, détenue par l'espagnol Terra Lycos (29,6 %) et l'allemand Bertelsmann (18,1 %).

Pour «faire face à la récente évolution décevante du marché de la publicité en ligne», les actionnaires ont annoncé, le 12 septembre au matin, leur volonté de réduire les pertes de l'entreprise, qui s'élèvent à 202 millions d'euros (de juillet 2000 à juin 2001). La méthode est brutale: 300 emplois supprimés sur un total de 1300 en Europe. La filiale française, disciplinée, s'est lancée fin août dans un plan social concernant au moins 37 salariés. L'annonce officielle devrait intervenir à la fin de la semaine.

Tests. Mais, comme le fait remarquer un cadre de Lycos, «la direction n'est pas versée dans l'art difficile du plan social». Le directeur Michel Meyer reconnaît que «la diminution des ressources humaines est un processus difficile». C'est pourquoi cette restructuration, qui touche un cinquième des effectifs, traîne depuis plus de trois mois.

«Ils ont d'abord essayé de nous faire partir individuellement, raconte un salarié, à coup de petites pressions