Abidjan de notre correspondante
Deux semaines après la fin de la dernière grève, Air Afrique est à nouveau entré dans une zone de turbulences. Réunis à Abidjan (Côte-d'Ivoire), les représentants de la compagnie panafricaine exigent d'être associés aux discussions sur la restructuration de leur compagnie. «Nous sommes marginalisés, se plaint Adoté Akwei, secrétaire général de l'intersyndicale. Ni les autorités politiques, ni Air France, notre partenaire stratégique, ne nous donnent aucune information sur le sort réservé au personnel.»
Une solution pour un nouveau départ a en effet été élaborée cet été à Brazzaville. Pilotée par Air France avec 35 % du capital, une «Nouvelle Air Afrique» doit remplacer l'ancienne, trop étatique et mal gérée (1). Le licenciement d'environ deux mille personnes est aussi au menu. C'est là que le bât blesse. «Nous ne voulons pas nous retrouver comme les salariés de Sabena et de Swiss air, renvoyés sans aucune indemnité, prévient le syndicaliste. Il faut négocier un plan social. Chez nous, il n'y a pas d'Assedic.»
Du coup, les salariés annoncent des mesures de rétorsion contre Air France dès lundi: l'enregistrement des passagers et des bagages, assuré par les agents d'Air Afrique, sera ralenti et les vols retardés. «Si au bout de trois jours nous n'avons rien obtenu, nous allons bloquer les avions», prévient l'intersyndicale. Avec une dette de 300 millions d'euros, des avions saisis pour défaut de paiement (deux avions volent au lieu de huit), des grè