Bruxelles (UE)
de notre correspondant
Le «cartel des vitamines» va avoir besoin d'une bonne cure de fortifiant pour s'en remettre. Hier, la Commission européenne a infligé à huit entreprises pharmaceutiques européennes et japonaises une amende record de 855,22 millions d'euros (5,6 milliards de francs) pour une entente illicite sur le prix des vitamines. La société suisse Hoffman-La Roche, instigatrice de ces coupables comportements, écope de l'amende la plus forte jamais infligée par la Commission: 462 millions d'euros (3 milliards de francs). L'allemande BASF, complice n° 1, n'est condamnée qu'à 296,16 millions d'euros (1,9 milliard de francs). Le record de Volkswagen (102 millions en 1998 ramenés en 2000 à 90 millions) est enfoncé.
L'Union européenne n'est pas la première à punir le «cartel des vitamines», ce qui a permis à ces entreprises de se préparer au choc. En mai 1999, les autorités antitrust américaine avaient infligé, respectivement, à Hoffman-La Roche et à BASF une amende de 500 millions de dollars (569 millions d'euros) et de 225 millions de dollars (256 millions d'euros). Cette affaire permet donc à la Commission, jusque-là relativement clémente, de se hisser au standard américain en matière de répression des ententes.
Le cartel, qui a fonctionné durant la décennie 90, visait à se répartir les marchés des vitamines: «Il s'agit de la série d'ententes la plus préjudiciable sur laquelle la Commission ait jamais enquêté», a expliqué Mario Monti, commissaire à la concu