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Libération

L'équité grignote des parts de marché

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Le commerce équitable séduit de plus en plus distributeurs et clients.
publié le 22 novembre 2001 à 1h41

Les petits artisans d'une mondialisation à visage humain repassent à l'attaque en France, à l'occasion de la Semaine de la solidarité, du 17 au 25 novembre. Fiers de la notoriété croissante de la notion de commerce équitable dans l'esprit des consommateurs français. «Aujourd'hui, 24 % des Français déclarent en avoir entendu parler, contre 9 % en octobre 2000. Et 90 % affirment que, face à deux produits de qualité équivalente, ils privilégieraient celui issu du commerce équitable», constate Emmanuelle Cheillan, de Max Havelaar, l'organisation indépendante qui «labellise» des produits respectueux des droits de l'homme et de l'environnement dans leur processus de production et assurant un revenu décent aux producteurs des pays du Sud. Hier, Guy Hascoët, le secrétaire d'Etat à l'Economie solidaire, a d'ailleurs annoncé l'installation, «courant décembre», d'un comité pour «la définition d'une norme ISO pour les produits du commerce équitable».

De son côté, la Plate-forme du commerce équitable (PFCE), qui regroupe associations, entreprises, importateurs et distributeurs, recense aujourd'hui 150 «boutiques de commerce équitable» en France, trois fois plus qu'il y a quatre ans. Mais ces progrès n'empêchent pas l'Hexagone de rester à la traîne en Europe. Le commerce équitable n'y a représenté que 9 millions d'euros (59 millions de francs) de ventes en l'an 2000, selon la PFCE. Avec 0,10 euro (0,66 F) dépensés par an et par habitant, la France est loin derrière la Suisse (5,96 euros),