Menu
Libération

Téléphone mobile: une couverture toujours mitée

Article réservé aux abonnés
Les élus des cantons français délaissés font pression.
publié le 22 novembre 2001 à 1h41

Saint-Agrève (Ardèche) envoyée spéciale

Bien calé à l'arrière du monospace, Jacques Dondoux, maire de Saint-Agrève (et ancien secrétaire d'Etat au Commerce extérieur), sillonne, en cet après-midi verglacé de novembre, son canton. Dans une drôle de voiture coiffée de petites antennes (une pour SFR, une autre pour Orange, et une troisième pour Bouygues Télécom) et truffée d'électronique, monsieur le maire (et conseiller général) traque le signal. Sur ses terres d'Ardèche, le mobile est aux abonnés absents. L'ex-directeur général de France Télécom (de 1981 à 1986) est un homme carré. Alors que l'Etat a établi un scénario de couverture totale du territoire à l'horizon 2003, Jacques Dondoux veut pouvoir dire aux opérateurs: «Il me faut tant d'antennes et c'est là qu'on doit les poser.»

A la loupe. Au premier virage, celui de Clavières, RAS: les trois mobiles captent cinq sur cinq le signal radio. Cela se gâte deux kilomètres plus loin. SFR tombe en rideau, puis Bouygues dans la courbe suivante, et enfin Orange. Maujour, à cinq kilomètres de Saint-Agrève, est coupé du monde. Le matin, le monospace avait parcouru à une allure de tortue, le nord et l'est du canton: Rochepaule, Le Pont du Doux, Labatie d'Andaure... Sur ces petites départementales, zéro signal. Le canton de Saint-Agrève fait partie d'une vague de soixante cantons scrutés à la loupe. C'est Directique, une société spécialisée, qui fait les mesures. Et l'ART (Autorité de régulation des télécoms) qui a eu l'idée de cette tr