Pour la CGT, il s'agirait presque d'une conversion: la confédération de Bernard Thibaut admet l'existence de l'épargne salariale, et appelle ses militants à négocier les nouveaux dispositifs avec les directions d'entreprise. Il est vrai que la mise en oeuvre imminente de la loi Fabius, qui étend les avantages des systèmes d'épargne salariale à toutes les entreprises la contraint au réalisme. La CGT a pourtant longtemps bataillé contre le «capitalisme salarial». Dans son rapport devant la direction de la CGT, le 8 novembre, Jean-Christophe Le Duigou, secrétaire confédéral met toujours en garde contre le risque «de la mise en concurrence de l'épargne salariale avec le salaire». Mais que faire de cette manne financière qui ne manquera pas de grossir? La CFDT souhaitait créer un fonds intersyndical pour en faire un instrument pour les salariés. La CGT a discrètement décliné l'offre. Mais reste ouverte à une piste que la CFDT a décidé d'explorer de son côté: une agence de notation sociale, permettant de «labelliser» des fonds d'épargne grâce à des critères éthiques. Entretien.
La loi Fabius sur l'épargne salariale va bientôt entrer en oeuvre. Qu'est-ce que cela change pour les syndicalistes de la CGT?
La loi Fabius change effectivement la donne. D'abord toutes les entreprises accéderont aux dispositifs d'épargne salariale, grâce à des fonds inter entreprises. Jusqu'à présent seules les plus grandes entreprises (2,5 % du total soit 5 millions de salariés) avaient créé des dispositif