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Libération

Marseille sans port et sans issue

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Les agents en grève occupent les locaux, le trafic est stoppé.
publié le 24 novembre 2001 à 1h44

Marseille, de notre correspondant.

Trafic commercial bloqué, négociations rompues, tension, menaces, et risques d'arrêt de production dans les raffineries de l'étang de Berre, privées depuis dix jours d'approvisionnement pétrolier: la grève des agents du port autonome de Marseille (PAM) a subitement pris, jeudi soir, un tour nouveau, où le fond du conflit semble passé au second plan. Côté direction, la violence dans les mots, vendredi, était censée refléter celle, alléguée, de la CGT. «Le port est dans les mains de commandos de mafieux, cagoulés, armés de battes de base-ball et de barres à mine, qui ont chassé les employés non grévistes et les salariés des entreprises privées», a martelé le président du conseil d'administration du PAM, Jacques Truau, évoquant un «climat d'insurrection». «Ce n'est plus un conflit social normal, c'est un conflit pour la prise de pouvoir sur le port.»

La direction est excédée, car elle joue la réputation de «fiabilité» du premier port français (et troisième européen, derrière Rotterdam et Anvers), dans un environnement ultra concurrentiel, où le moindre grain de sable peut faire perdre des marchés vitaux. «Ils ont pris jeudi le contrôle des portes, qu'ils ont fermées, soudées et bloquées avec des engins de manutention, affirme le président. Ils ont aussi sectionné les câbles du réseau de télésurveillance. Mais quelques caméras ont pu les filmer. J'ai le regret de constater que des personnels du port en font partie et même des représentants du per