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Libération

Les pochades nagent dans le social

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La compagnie NAJE fait intervenir le public sur scène dans un spectacle axé sur les ravages de la mondialisation.
publié le 26 novembre 2001 à 1h44

Fichu sur la tête et cabas sous le bras, une modeste retraitée s'interroge. Que dire à son banquier qui tient à tout prix à placer ses 30 000 francs d'économie? Son fils lui répond, des dollars dans les yeux, emballé par les promesses de la Bourse: «15 % en un an, ça te fait du 4500 francs tout bénef!» Sa fille proteste violemment: «Mais enfin! Tu ne vas pas lui conseiller d'acheter des actions de sociétés qui licencient des ouvrières comme elle!» La scène se joue sur une scène, car on est au théâtre. Tout le monde a bien un petit bas de laine à faire fructifier. Alors, quelle solution? Un spectateur propose qu'elle place cet argent dans un livret d'épargne, un autre imagine des placements coopératifs et solidaires...

Depuis six mois, la compagnie francilienne Naje (Nous n'abandonnerons jamais l'espoir) tourne avec son spectacle de théâtre-forum, intitulé les Résistants du quotidien dans la guerre économique. Le thème: dénoncer les ravages de la mondialisation, ce gros concept dont on débat beaucoup mais qui a un impact direct et très concret sur nos vies et notre travail. Pour imaginer les dix scènes de son spectacle, Naje s'est appuyée sur les témoignages d'une quarantaine d'habitants éparpillés sur toute la France. Les comédiens les jouent une première fois puis une seconde où ils sollicitent le public. «On rejoue des scènes, explique Fabienne Brugel, la patronne de la troupe; quand on arrive au point critique, quand la situation jouée ne plaît pas aux gens; s'ils se disen