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Libération

Au McDo, grève sur place ou à emporter?

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Lancé il y a un mois dans un restaurant parisien, le mouvement s'étend.
publié le 27 novembre 2001 à 1h44

Trente-trois jours de grève, record battu dans l'histoire des fast-foods parisiens. Les jeunes salariés du restaurant McDonald's du boulevard Saint-Denis, dans le IIe arrondissement de Paris, ont cessé le travail depuis le 24 octobre. Malgré la plainte déposée contre cinq d'entre eux pour détournement de fonds, malgré les vigiles récemment recrutés pour les empêcher de tracter dans les restaurants alentour, et malgré le dialogue difficile avec le leader mondial de la restauration rapide, les grévistes bloquent toujours l'entrée du restaurant.

Le week-end dernier a marqué un tournant dans leur lutte: ils étaient plus de 150, samedi, à tenter de mettre en grève trois autres McDo de la capitale (Rivoli, Hôtel de Ville, Montparnasse). Et plus de 200, dimanche, réunis au théâtre de l'Epée de Bois, à la Cartoucherie de Vincennes, pour un «cabaret McGrève» qui a vu grévistes et artistes de la compagnie Jolie Môme monter sur scène pour faire connaître au public les «conditions de travail humiliantes» en vigueur chez le géant américain.

«Esclaves modernes». Originale et multiforme, la grève des «esclaves modernes» employés chez McDo dépasse largement la quarantaine de grévistes concernés. Tout comme la grève historique déclenchée en décembre 2000 au fast-food du boulevard Saint-Germain, qui avait donné naissance, avec le mouvement déclenché peu après chez Pizza Hut, au collectif CGT de la restauration rapide. Lequel réunit aujourd'hui une dizaine de jeunes syndicalistes, d'origine magh