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Décret antiamiante: marche arrière toute

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Le gouvernement reporte le texte sur les voitures.
publié le 27 novembre 2001 à 1h44

C'était un admirable scénario de film catastrophe industriel: un obscur décret exhumé juste avant sa date d'application avec des prolongements administratifs kafkaïens, qui déprimait les garagistes et affolait les concessionnaires. Le héros, un décret du 26 décembre 1996 voté sous la droite, oublié depuis, et prohibant à compter du 31 décembre 2002 la vente de véhicules immatriculés avant 1997, (soit près de 20 millions) pour risque d'amiante (lire Libération du 25). Las, le gouvernement a désamorcé hier la bombe. A 15 heures, lors d'une réunion interministérielle mettant aux prises les ministères concernés (Transport, Emploi et Santé), il a été décidé à la hâte de remettre l'application du décret à plus tard.

Soulagement. Les professionnels de l'automobile, qui devaient être reçus à Bercy demain seront donc rassurés. De quoi était-il donc question? Il y a dix jours, Pierre Hellier, député DL, exhume le texte. Celui-ci prévoit l'interdiction, à compter du 31 décembre 2001, de la vente de véhicules immatriculés avant le 1er janvier 1997, susceptibles de comporter des pièces contenant de l'amiante (notamment les plaquettes de frein). Toute vente doit être conditionnée à un désamiantage. Problème, rien n'a été fait en conséquence, et appliquer ce texte reviendrait à bloquer tout le marché de l'occasion, et par incidence, le marché du neuf. Sans compter que les professionnels de l'auto interrogent: «Qui doit payer le désamiantage? Qui certifiera l'opération?» Devant ces complicat