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Libération

Un mot qui fait peur, mais qui dit peu

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La définition du terme récession n'est pas la même pour tous.
publié le 27 novembre 2001 à 1h44

Qu'est-ce qu'un pays en récession? «Un pays où les choses vont mal et où le taux de croissance est extrêmement faible ou négatif», résume, lapidaire, un économiste d'une grande institution internationale. Une fois ce principe (très) général posé, encore faut-il oser prononcer le mot tabou. Aux Etats-Unis, «la récession» est donc bien là, officiellement annoncée par le Bureau national de recherche économique (NBER) et installée depuis mars. «Il n'y a pas à être d'accord ou non avec ce qu'annonce le NBER, c'est un fait», résumait-on hier, laconique, à l'OCDE, qui regroupe les trente pays les plus riches de la planète. «Une situation économique est soit bonne, soit mauvaise; là, on le sait un peu mieux: elle est mauvaise», ajoute un expert du FMI à Washington.

Tout est dans le «mauvais». Le NBER en offre sur son site web une définition didactique: «Une récession est un déclin significatif de l'activité diffusé dans toute l'économie, durant plus de quelques mois, bien visible dans la production industrielle, l'emploi, le revenu des ménages et le commerce de gros.» Une définition surprenante pour nombre d'économistes habitués à considérer comme seul et unique critère la décroissance du produit intérieur brut (PIB). «Les conjoncturistes ont tendance à dire qu'un pays est en récession lorsqu'il connaît deux trimestres consécutifs de croissance négative, explique Cyril Blesson, du Bipe (Bureau d'informations et de prévisions économiques). On se dit que des facteurs spécifiques peuven