Le feuilleton politico-financier de l'automne tourne en eau de boudin. L'Etat a renoncé à vendre sa participation de 10 % dans le Crédit Lyonnais au Crédit agricole, et donc à adosser l'établissement présidé par Jean Peyrelevade à la banque verte. «Le projet ne se fait pas, du moins pas tout de suite», confiait, hier soir, déçu, un proche de Laurent Fabius. Un recul qui préfigure en fait un abandon total du projet jusqu'aux élections de 2002, tant le calendrier est serré. Pour Jean Peyrelevade, qui a toujours milité pour un statu quo, la victoire est totale.
Rencontres. Dans cette histoire, le ministère de l'Economie et des Finances s'est toujours opposé au bouillant président du Crédit Lyonnais. Que ce soit sous Strauss-Kahn ou Fabius, Bercy avait une idée fixe: il faut marier le Lyonnais à un autre établissement français pour constituer un pôle financier d'importance. C'est pour cela que lors de la privatisation de la banque, en 1999, le Crédit agricole était entré dans le capital du Lyonnais à hauteur de 10 %, comme premier actionnaire privé (1). Et que, depuis, l'Etat poussait les deux établissements à discuter d'un rapprochement, voire d'une fusion pure et simple. Ces souhaits ont été entendus, puisque Jean Peyrelevade et Jean Laurent, le directeur général du Crédit agricole, se sont rencontrés à de multiples reprises. De décembre 2000 à mai 2001, les discussions ont été très avancées. Un schéma a été particulièrement étudié: l'apport au Lyonnais de Crédit Agricole Indos