Menu
Libération

La Poste mobilise ses jeunes retraités

Article réservé aux abonnés
1700 d'entre eux seront chargés de détruire les billets après le 1er janvier.
publié le 28 novembre 2001 à 1h45

Samedi 5 janvier 2002. Comme tous les 5 de chaque mois, les files s'allongent dans les bureaux de poste. C'est le jour des allocations sociales. Pour la première fois, elles sont réglées directement en euros. De jeunes hôtes et hôtesses d'accueil, recrutés par une grande entreprise d'intérim, viennent à la rencontre des clients pour les préparer au choc de l'euro. Les jeunes intérimaires, au nombre de 3000 sur tout le territoire, tentent de calmer la cohue. Et renvoient chez eux les gens qui sont juste venus changer leurs francs en euros.

Mobilisation. Derrière le guichet, la moyenne d'âge des effectifs monte d'un coup. Car, pour assurer le passage à l'euro, La Poste a décidé de mobiliser, aux côtés des intérimaires, ses jeunes retraités. Parmi eux, Maurice, 61 ans, a décidé de rempiler à la poste centrale de Châteauroux (Indre). Cet ancien chef d'établissement de La Poste n'a pas une idée très claire de sa mission: «Tout ce que je sais, c'est que je vais m'occuper des francs. Les récolter, les compter, les démonétiser...»

Quant à ses motivations: «Bien sûr, après quarante ans de vie professionnelle, il y a un fort sentiment d'appartenance à La Poste. Mais je le fais aussi pour gagner un peu d'argent à côté de ma retraite; les jeunes font bien des jobs d'été, pourquoi les vieux ne feraient pas des jobs d'hiver?» Et surtout, Maurice ne veut pas rater le grand saut vers l'euro. «J'ai vu arriver l'informatique à La Poste, je m'y suis plongé immédiatement. On n'apprend pas à nager