«En clair, oui, on utilise l'euro pour faire pression.» Hervé Hannoteaux, le secrétaire fédéral de la CFDT, assume. Comme tous les syndicats du secteur bancaire (CGT, CFDT, FO, CFTC, SNB-CGC) qui ont appelé à la grève pour le 2 janvier prochain. Ce jour-là est à marquer d'une pierre noire. Après le long week-end de la fin décembre (le jour de l'an tombant un mardi), le 2 janvier était déjà annoncé comme une journée d'apocalypse. Le spectre de queues interminables de clients et de commerçants venant échanger qui leurs francs, qui leurs euros plane depuis des semaines comme une vraie menace. En dépit des bataillons d'intérimaires réquisitionner pour satisfaire la demande.
Et si en plus les employés se mettent en grève? C'est pourtant bien ce que les états-majors syndicaux réunis au siège de FO, à Paris ont décidé hier après-midi. Curieusement, les thèmes (à l'exclusion de la sécurité) ne font pas directement référence à l'euro et à ses coups de bourre. Mais à des revendications beaucoup plus générales.
Revendications. D'abord la dégradation des conditions de travail et les effectifs en déroute. «Tout le monde travaille avec la pression, avec des objectifs commerciaux qui grimpent et, au bout, soit des carottes, soit des sanctions», résume Hervé Hannoteaux. Alors que les effectifs s'écroulent: «Regardez, au Crédit Lyonnais, ils sont passés de 50 000 à 30 000!» Second volet, les salaires. «C'est vrai qu'il y a eu des contreparties sur l'euro, avec les heures sup', ou les week-ends