Après avoir déclenché un tollé magistral en début de semaine, l'affaire du «décret amiante» s'est prolongée hier au ministère de la Solidarité «entre professionnels». A l'issue d'une réunion avec les représentants des métiers liés à de l'automobile au ministère de l'Emploi, les représentants gouvernementaux ont promis, hier soir, une décision très rapide concernant le report du décret sur l'amiante dans les voitures. «La décision de report du décret sera prise dans de très courts délais», a indiqué le directeur des relations du travail, Jean-Denis Combrexelle.
Car il y avait urgence à éteindre le feu. Le décret sur l'amiante, pris en 1996 par le gouvernement d'Alain Juppé, devait interdire, à partir du 1er janvier 2002, la revente en l'état de véhicules de plus de cinq ans, susceptibles de contenir de l'amiante. Face à la levée de boucliers des professionnels de l'automobile, Elisabeth Guigou, la ministre de l'Emploi et de la Solidarité, avait expliqué, dès mardi, que le principe d'un délai «aussi réduit que possible» dans son application était «d'ores et déjà acquis». Les pouvoirs publics ont donc demandé aux constructeurs et aux équipementiers d'établir une liste précise des marques, des véhicules et des pièces pouvant être concernées. Selon le gouvernement, le nombre de véhicules concernés serait bien inférieur à celui de 20 millions qui a circulé.
Mais s'il est question d'un report du décret, il semble exclu d'accorder un moratoire de trois ans, jusqu'au 1er janvier 2005,