Berlin correspondance
Les industriels allemands ont pris hier un sacré coup de massue sur la tête. Tétanisé par l'addition du 11 septembre, le grand assureur allemand, Allianz, a annoncé qu'il ne pourrait plus assurer ses clients industriels à moins d'une hausse substantielle de ses tarifs. Pour les secteurs les plus exposés, comme la chimie, la pharmacie ou l'aéronautique, Allianz a concocté des augmentations de tarifs pouvant aller jusqu'à 200 %! Du jamais vu. Le deuxième assureur européen a aussi décidé d'augmenter la franchise de ses clients industriels, c'est-à-dire la part qu'ils doivent prendre à leur charge en cas de dommages.
Incendies et médicaments. «Nous ne pouvons plus prendre en charge les risques au même prix qu'avant», a expliqué hier Axel Thies, président de la division Allianz Global Risks, au quotidien Süddeutschezeitung. Selon Allianz, cette décision n'est pas seulement liée aux attentats contre le World Trade Center. «Ces dernières années, les sinistres dans le secteur industriel ont été très importants, explique-t-on au siège d'Allianz, à Munich. Nous ne gagnons pas un sou dans ce secteur.» Incendies, accidents d'avions, retraits de médicaments du marché, comme le Lipobay du groupe Bayer, etc., les dangers potentiels ne cessent d'augmenter. Et l'ardoise à payer aussi. Ce que la Fédération des assureurs allemands (DGV) confirme. En l'an 2000, les sociétés d'assurances allemandes ont engrangé 971 millions d'euros de primes de la part des industriels, mais e