TF1 est en chantier : dans le vaisseau mère de Boulogne, on donne les derniers tours de vis au nouveau plateau du JT qui doit être fin prêt début janvier. Pourtant, hormis quelques bruits de perceuse, l'immeuble a tout d'un immense congélateur rempli de trentenaires en cravate : «Ça n'a rien à voir avec le TF1 d'il y a quinze ans, explique un preneur de son. Avant, il y avait des décorateurs, des peintres, des costumiers. Aujourd'hui, on ne produit ici que l'information.» En quelques années, l'ensemble des productions s'est délocalisé aux Studios 107 de La Plaine-Saint-Denis, en même temps que TF1 s'est dessaisie de leurs contenus, les confiant à des sociétés indépendantes dont la chaîne conserve tout ou partie du capital. Par ce jeu de vases communicants, la direction en a profité pour entreprendre un brin de ménage : «Le maître mot c'est : polyvalence. Un cadreur doit pouvoir faire un réglage des lumières ou une prise de son. Devant le refus de certains permanents, ils ont fait appel à des intermittents. Malgré eux, ils font le jeu de la flexibilité. Beaucoup sortent de l'école et ont tout à prouver. C'est une concurrence de générations que la hiérarchie sait exploiter. Pour les intermittents, c'est d'autant plus dur qu'au moindre souci, ils dégagent.»
Les aléas de la production. Pourtant, du côté des chaînes de télévision comme de radio, impossible de se passer des techniciens intermittents. Pour Bernard Gourinchas, président de l'association des employeurs de l'audiovisue