Abidjan de notre correspondante
«Ce n'est quand même pas la faute d'Air France si Air Afrique est mal géré!» Anissa Ruf fait partie de ce millier de passagers d'Air France bloqués à Abidjan (Côte-d'Ivoire), depuis jeudi dernier, par la guerre que les salariés d'Air Afrique mènent à la compagnie française. Le mouvement a entraîné des retards allant jusqu'à 25 heures sur les vols entre la France et onze capitales africaines, sans compter les annulations, et même la suspension de la desserte vers la Côte-d'Ivoire et le Congo. Hier, un vol Paris-Abidjan a pourtant décollé de Roissy, prenant le risque de se retrouver immobilisé dans la capitale économique ivoirienne.
Car le bras de fer entre le personnel du transporteur panafricain et Air France (dont il assure la maintenance au sol dans tous les aéroports d'Afrique de l'Ouest et du Centre, à l'exception de Dakar) menace de s'éterniser. «Nous avons 4 000 agents qui n'ont pas de quoi nourrir leur famille parce qu'ils n'ont pas de salaire depuis quatre mois. Nous n'avons plus rien à perdre», lance un des responsables syndicaux d'Air Afrique. Les salariés reprochent à la compagnie française, choisie en août comme «partenaire stratégique» pour lancer une Nouvelle Air Afrique, de se désintéresser de leur sort, voire de pousser au dépôt de bilan pour récupérer la compagnie à moindre frais.
Ils exigent d'être associés à l'élaboration de la nouvelle société et demandent à Air France de financer un plan social qui prévoit le départ de la moi