A peine né, déjà trusté. Le secteur de la musique en ligne est contrôlé par deux consortiums. Et ce n'est pas Rob Glaser, fondateur de RealNetworks et initiateur de MusicNet, qui a rassuré les partisans de la liberté et du choix lorsqu'il est venu détailler, en juin à Paris, le système MusicPlay qu'il vient de lancer: «L'outil est non seulement un fournisseur de technologies, mais aussi un canal de distribution d'oeuvres musicales sur tous les modèles de diffusion existants.» Autrement dit, à la fois diffuseur, détaillant, avec en prime le tourne-disque... Pour réaliser son rêve hégémonique, Glaser, un ancien de Microsoft, a rallié à sa cause Bertelsmann, AOL-Time Warner et EMI Group. Avec le concurrent Pressplay, Vivendi Universal et Sony, alliés à Microsoft et à Yahoo, ne poursuivent pas un autre objectif.
Craintes. En clair, il revient aux cinq majors qui dominent à 85 % le marché mondial du disque de fournir le contenu musical et à RealNetworks et Microsoft d'imposer leurs systèmes de lecture et leurs solutions de protection et de gestion des droits numériques (DRM, pour Digital Right Management).
Cette volonté de centraliser le marché à partir de deux plates-formes a rapidement suscité des craintes chez les autorités européennes et américaines de la concurrence. Ainsi, l'été dernier, à un mois et demi d'intervalle, la Commission européenne et le département américain de la Justice ont ouvert des enquêtes préliminaires à propos des projets Pressplay et MusicNet. Et Mario M