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Internet: quand la musique abonne

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RealOne propose des titres payants. Un modèle hasardeux.
publié le 5 décembre 2001 à 1h51

Il y aurait une musique en ligne ancienne manière, sauvage et sulfureuse. Celle de Napster, ce service d'échange de musique lancé voici deux ans, sans frein et sans paiement. Et puis une musique en ligne civilisée, celle de l'abonnement et des royalties. «L'ère du gratuit, c'est fini», assure-t-on chez Universal Music. Cette chanson-là, c'est celle des majors qui lancent aujourd'hui des services payants sur l'Internet. Reste à savoir si les internautes, habitués par dizaines de millions à la gratuité et à la simplicité, accepteront de payer un abonnement mensuel et de se coltiner des dispositifs antipiratage sur les morceaux.

C'est en tout cas le pari de l'éditeur de logiciels RealNetworks, associé à trois des cinq grands noms de l'édition musicale, qui a lancé hier, aux Etats-Unis, son service RealOne. Pour 9,95 dollars (11,2 euros) par mois, les abonnés pourront télécharger 100 chansons dans tous les genres musicaux. Le service s'appuie sur la plate-forme de musique en ligne MusicNet, créée par Warner Music, BMG (Bertelsmann) et EMI (1). Il proposera 100 000 titres à ses abonnés, par exemple ceux de Britney Spears ou d'Eric Clapton. Son principal concurrent, Pressplay, fruit de l'association entre Vivendi Universal et Sony, est attendu dans les prochaines semaines aux Etats-Unis.

L'argument commercial est a priori attractif: des heures de chansons pour un prix inférieur à celui d'un CD. Pourtant, RealOne suscite plus de scepticisme que d'enthousiasme. La musique en ligne a e