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Libération

Les seize «acharnées» de Kiabi

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Depuis 65 jours, elles contestent le licenciement d'une de leurs collègues.
publié le 5 décembre 2001 à 1h51

Béziers envoyée spéciale

Elles sont 16 et entament leur 65e jour de grève. Conseillères de vente au magasin Kiabi de Béziers (Hérault), qui emploie 70 salariés dont une dizaine d'étudiants, elles réclament la réintégration de leur collègue Sylvie Magallon, licenciée pour «faute réelle et sérieuse», ainsi que «la fin des discriminations syndicales» et «la revalorisation des contrats de travail».

Les faits remontent au 7 avril. Sylvie Magallon, sept ans d'ancienneté dans le magasin d'habillement, renseigne une cliente sur la date de validité de sa carte de fidélité. Derrière elle, le responsable du rayon femmes, s'interpose. «Il m'a incendiée devant tout le monde, en hurlant que je disais n'importe quoi. J'ai appelé le responsable des services. Ce dernier a confirmé que les dates avaient changé, mais qu'il avait oublié de nous prévenir et qu'il s'en excusait. Mais l'autre responsable continuait de dire que j'étais une incapable. Alors je lui ai demandé de se taire», raconte Sylvie Magallon. Convoquée le soir même chez le directeur, elle refuse l'entretien sans la présence d'un délégué du personnel. Pour elle, c'est un incident. Rien de plus.

Frauduleuse. Le 19 avril, elle reçoit une lettre de convocation à un entretien préalable de licenciement. La veille, la Fédération du commerce CGT l'a mandatée comme déléguée syndicale nationale. «En janvier, la collègue qui assurait cette fonction avait émis le souhait d'être remplacée. J'avais signalé que j'étais prête à prendre sa relève»,