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Libération

Frénésie de ventes outre-Rhin

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L'allègement de la fiscalité décidé par le gouvernement incite les grands groupes à céder leurs participations.
publié le 6 décembre 2001 à 1h52

Berlin correspondance

«Vous allez voir, quand les grandes banques et les grandes assurances allemandes vont se mettre à vendre leurs participations, elles disposeront de sommes colossales pour attaquer la finance européenne, et en particulier la finance française.» La prédiction de ce grand banquier parisien est en passe de se réaliser. Mercredi dernier, l'assureur allemand Allianz a fait savoir qu'il allait mettre sur le marché 4 % du groupe d'énergie allemand RWE pour un montant de 1,2 milliard d'euros sous forme de bons échangeables. Ce qui lui permettra de réduire sa participation dans RWE de 11,7 % à 7,7 %. Allianz s'est déjà séparé de 2,7 % de la Deutsche Bank, et de 2 % de Siemens. Pourquoi cette frénésie de ventes? Parce que la réforme fiscale du ministre de l'Economie et des Finances Hans Eichel, qui supprime la taxation des plus-values, entre en vigueur le 1er janvier 2002.

Un vieux rêve. Jusqu'à présent, quand une entreprise allemande vendait une participation, elle devait payer 52 % d'impôts sur les plus-values réalisées. Un véritable crève-coeur pour les entreprises qui ont souvent dans leurs portefeuilles des participations assez anciennes et donc à fortes plus-values (lire interview ci dessous). Les patrons allemands rêvaient d'un changement depuis longtemps.

En 1999, ce débat purement fiscal a pris un tour beaucoup plus politique avec la quasi-faillite de l'entreprise de BTP Philip Holzmann et la première OPA hostile d'un étranger (en l'occurrence le groupe de t