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Libération
Interview

«La carte du capitalisme allemand modifiée»

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publié le 6 décembre 2001 à 1h52

Chercheur associé au CIRAC (Centre de recherches internationales sur l'Allemagne contemporaine), Markus Gabel est un spécialiste de l'économie allemande. Il a notamment travaillé sur les liens qui unissent en Allemagne la banque à l'industrie (1).

La mise en oeuvre de la réforme fiscale allemande va-t-elle provoquer un séisme dans le capitalisme allemand?

Cela va certainement modifier profondément la carte du capitalisme allemand. Mais je ne pense pas qu'il y aura une vente massive de participations dès le mois de janvier. Les banques et les assurances vont d'abord céder les participations peu stratégiques et peu rentables. Elles ont aussi des participations dans des secteurs peu innovants comme la métallurgie ou le textile qui sont de moins en moins compatibles avec les exigences de rentabilité des actionnaires.

Tant que ces participations ont une valeur, est-il urgent de s'en débarrasser?

Ces participations ont certes une valeur, mais elles ne présentent pas de perspectives d'évolution intéressantes. Contrairement aux entreprises anglo-saxonnes, qui ont toujours veillé à avoir dans leurs portefeuilles des participations de choix, les entreprises financières allemandes ont souvent hérité de ces actions par hasard, par exemple en convertissant des crédits en capitaux propres dans le cas d'entreprises en difficulté. Cela pose aujourd'hui des problèmes financiers importants. Par exemple, 60 % de la valorisation de la Dresdner Bank provient de son portefeuille de participations. Si