Evry, ses barres de béton, sa cathédrale en brique et... ses start-up de biotechnologies. La ville nouvelle déjà vieille est tombée dans une pipette de biologiste, un peu par hasard. Aujourd'hui, elle s'y accroche comme à une bouée pour se défaire de l'image de cité-dortoir déprimée. Avignon a son festival, Toulouse porte Airbus à la boutonnière. Evry (Essonne), lui, ne parle que de biotechnologies. Trois ans après sa création, son Génopole, sorte de mini-Silicon Valley du génome, a réussi à se faire un nom. L'Europe de la «biotech» sait maintenant où le situer sur une carte de France. C'est ici, à quarante kilomètres de Paris, entre lotissements glauques et bretelles d'autoroutes que pousse le plus gros vivier hexagonal de start-up du secteur, entouré des plus importants laboratoires sur le génome humain. Sorti de terre au milieu de nulle part, dans un immense désert, le Génopole a été inventé par l'AFM, l'Association française contre les myopathies, qui gère les dons du Téléthon (diffusé à partir de vendredi soir, 20 h 50, sur France 2). Puis arrosé à grands coups de seau d'argent public. Retour sur un petit miracle à la française.
Hasard bienvenu. Novembre 1997. Pierre Tambourin, directeur des sciences de la vie au CNRS, quitte son poste, fatigué par les guerres politiques et les incessantes danses du ventre pour arracher le moindre sou à ses autorités de tutelle. Le jour même, le téléphone sonne. Au bout du fil, Bernard Barataud, le puissant patron de l'AFM. «Tu ne voudra