Bruxelles (UE), de notre correspondant.
Encore un grand projet de l'Union européenne qui fait «pschiiiiiiiit»? Le refus opposé, vendredi à Bruxelles, par l'Allemagne, le Royaume-Uni, les Pays-Bas, la Suède, le Danemark et l'Autriche, de contribuer au financement de Galileo risque d'être fatal à ce système européen de radionavigation par satellites. Galileo devait entrer en fonction à l'horizon 2008 pour une facture globale de 3,6 milliards d'euros (23,61 milliards de francs). Une somme moins impressionnante qu'elle en a l'air: le coût de cette constellation d'une trentaine de satellites déployée à 20 000 km de la Terre serait à peine supérieur à celui du porte-avions Charles-de-Gaulle (3,05 milliards d'euros sans les avions)...
La Commission européenne, qui porte à bout de bras ce projet depuis 1999, a donc décidé de porter l'affaire devant les quinze chefs d'Etat et de gouvernement qui se retrouveront vendredi et samedi prochain à Laeken (Belgique). A défaut d'un feu vert ferme et définitif, Galileo serait enterré, sauf si quelques pays décidaient de poursuivre le projet.
Indépendance. Au-delà de l'accident industriel, ce qui est en jeu dans cette affaire, c'est la volonté d'indépendance réelle des Européens face aux Etats-Unis. Car, actuellement, l'Union dépend entièrement du GPS (Global Positioning System) américain, un système militaire qui a été mis gratuitement à la disposition des civils du monde entier mais qui reste contrôlé par les Américains. Et c'est bien là tout le