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Libération

Colère dans la rue et devant les banques

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Les Argentins critiquent l'obligation de dépôt et la limitation des retraits.
publié le 10 décembre 2001 à 1h54

Buenos Aires (Argentine) correspondance

Queues interminables à la porte des banques. Manifestations au pied des ministères. Graffitis sur les façades et les trottoirs: «Escrocs, rendez-nous l'argent...», «Cavallo traître.» La dernière mesure imposée par le ministre de l'Economie Domingo Cavallo ­ limitant le retrait d'argent liquide à 1 000 dollars par mois (1 124 euros) ­ a réveillé les fantasmes du passé. Depuis une semaine, le «microcentre» de Buenos Aires a retrouvé l'ambiance chaotique vécue lors de l'hyperinflation de 1989. Des centaines de personnes s'agglutinent sur les trottoirs, colportent les dernières rumeurs. Sur certains visages, de l'indignation: «Je ne peux plus disposer librement! de mes économies de toute une vie de travail», s'insurge une dame. Cavallo a multiplié les explications pour tenter de tranquilliser l'opinion: la limitation du retrait d'argent liquide doit freiner la fugue des capitaux, qui a atteint 4,5 milliards de dollars (5 milliards d'euros) dans la dernière semaine de novembre.

Dévaluation écartée. «La mesure est provisoire.» L'utilisation des chèques ou des cartes de crédit doit éviter l'évasion fiscale attribuée aux quelque quatre millions de travailleurs non déclarés: employés de maison, serveurs de restaurants, travailleurs du bâtiment, saisonniers. «C'était indispensable.» Cavallo nie aussi la possibilité d'une dévaluation. Beaucoup la souhaitent, pour rendre l'économie plus compétitive. «A terme, la dévaluation est inévitable, car c'est