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Libération

Des citoyens décodent l'Union.

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Les Français, très attachés au service public, perçoivent l'Europe comme une menace mais aussi comme un rempart contre la mondialisation.
publié le 10 décembre 2001 à 1h54
(mis à jour le 10 décembre 2001 à 1h54)

Nice, décembre 2000. Isolés dans leur forteresse diplomatique, les chefs de gouvernement européens décident, dans le traité qu'ils adoptent, de consulter la «société civile, afin de donner un peu de chair à l'Europe. Et plus particulièrement à l'Europe sociale». C'est chose faite, en France, depuis le 20 novembre, date à laquelle le groupe de travail «Débat sur l'avenir de l'Europe» a officiellement remis son rapport à Jacques Chirac et à Lionel Jospin. Une consultation inédite, puisqu'elle émane de dizaines de forums citoyens organisés depuis le mois d'avril. Parmi les dix membres de ce groupe de travail, on trouve Evelyne Pichenot, syndicaliste CFDT et présidente de la délégation aux affaires européennes du Conseil économique et social. Avant de participer à l'euromanif du 13 décembre à Bruxelles, elle revient sur la «perception ambiguë» de l'Europe sociale exprimée à travers ces forums qui n'en restent pas moins, selon elle, «une expérience exceptionnelle de démocratie participative».

Du public. Premier enseignement: les Français sont conscients du «modèle social européen» qui différencie l'Union européenne du reste du monde. Leur attachement au service public est cité «spontanément», affirme la syndicaliste, comme un élément fondateur de ce modèle social. Or, et c'est le premier paradoxe pointé par le rapport, l'Europe est à la fois perçue comme une «menace» pour le service public (dérégulation, fin des monopoles) et une «garantie» à l'égard des conséquences induites par