Berlin de notre correspondante
«Entre 5 et 7 %»: la revendication salariale pour l'année 2002 de l'IG Metall, le puissant syndicat allemand de la métallurgie, a fait l'effet d'une déclaration de guerre hier. Au moment où l'Allemagne frôle la récession, où l'on n'attend plus que 1 % à peine de croissance l'an prochain et où le nombre de chômeurs devrait dépasser cet hiver la barre symbolique des 4 millions, la forte hausse des salaires réclamée par l'IG Metall sonne comme une provocation. «Irresponsable», a rétorqué Dieter Hundt, président du BDA, l'organisation patronale allemande chargée de la politique sociale. L'IG Metall a «perdu le sens des réalités», il ignore la «situation critique» de nombreuses entreprises et la remontée du chômage, s'est indigné Dieter Hundt.
Rééquilibrage. Le patronat allemand est d'autant plus soucieux que la bataille ouverte pour les 3,6 millions de salariés de la métallurgie risque de donner le ton des négociations 2002 dans les autres branches. Après deux années de retenue, il est temps de donner enfin un coup de pouce aux salaires, plaide la direction de l'IG Metall dans sa recommandation faite hier à ses commissions régionales. La productivité devrait progresser de 2 % l'an prochain, l'inflation atteindra sans doute aussi les 2 %, «ce qui offre une marge de 4 % de hausse neutre pour les coûts des entreprises», calcule l'IG Metall; le reste de la revalorisation demandée équivaut au «besoin de rééquilibrage des revenus et de rattrapage des salai