En vrais professionnels, les assistants de caisse du Carrefour d'Auteuil ont tout de suite jaugé le billet euro. «Impossible à contrefaire!» : le verdict de Sandra, 22 ans et déjà trois ans de caisse, tombe, définitif. Mardi dernier, Carrefour a mis pour la première fois des vrais billets entre les mains de ses caissiers. Par petits groupes de six à douze, le personnel entame le dernier volet de son euroformation. Tâter et retâter les coupures, jauger le papier, sentir la texture... afin de ne pas être pris de court le 2 janvier au matin.
Tripotage. Mardi dernier donc, les caissiers ont appris à reconnaître le vrai du faux, à incliner le billet pour faire jouer l'hologramme sous la lumière. «Qui a vu le symbole euro en pointillé?», lance Marie-Paule Charpentier, responsable du service caisse à Auteuil et formatrice en chef. Le personnel a déjà suivi tout au long de l'année onze heures de formation, mais cette dernière séance est capitale, explique la direction du groupe. Les caisses des hypers sont en première ligne, et il ne faudrait pas que le premier billet froissé par les caissiers soit celui tendu par le client. En tout cas, après un petit quart d'heure de tripotage, les pros du tiroir-caisse avaient déjà conclu que le faussaire pouvait toujours tenter sa chance mais qu'eux sauraient faire barrage. Tout comme aujourd'hui, ils se font fort de reconnaître à la volée un cézanne (100 F) ou un pascal (500 F) passé par la photocopie couleur. La Banque de France a pourtant drô