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Libération

Un syndicat à l'attaque du «Crédit à bricoles»

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Verte France réclame le report de la cotation.
publié le 11 décembre 2001 à 1h55

Baroud d'honneur ou coup de tonnerre? Un syndicat agricole réclame ce matin, en référé devant le tribunal de grande instance de Paris, le report de la cotation en Bourse du Crédit agricole. Verte France est spécialisée dans la guérilla judiciaire contre la «Banque verte», défenseuse du «bon droit» par opposition au réputé «bon sens» du «Crédit à bricoles», ainsi surnommé par ces paysans remontés. Ils considèrent que le document de référence, validé par la COB, le gendarme de la Bourse, «altère gravement» la vérité sur plusieurs points. Autant de dadas pour Verte France: l'embrouillamini juridique du statut des caisses locales et régionales, l'absence de démocratie interne au-delà d'un mutualisme de façade, la spoliation des sociétaires au profit de la nomenklatura.

«Nullité». En théorie, les sociétaires ont des parts sociales dans des caisses locales, lesquelles contrôlent les caisses régionales, lesquelles possèdent la Caisse nationale (CNCA). Verte France demande de «prononcer la nullité des assemblées générales» ayant donné le feu vert à la cotation en Bourse, au motif que les sociétaires ne sont pas convoqués aux échelons supérieurs, là ou tout se décide. Dans la même veine, le document de référence passe «sous silence» l'existence de caisses départementales, qui ont fait leur apparition depuis la mutualisation (en fait une privatisation) de la CNCA en 1988. Un nouvel échelon parfaitement verrouillé: seuls les administrateurs de caisses régionales en sont les sociétaires.