Le sort d'Air Lib se jouera dans les prochains jours. Alors que la trésorerie de la compagnie est exsangue, l'effervescence gagne. La semaine dernière, les parlementaires des Dom, inquiets à l'idée que la petite compagnie disparaisse de l'outre-mer et laisse Air France en situation de monopole , ont pressé le gouvernement de prendre des mesures pour assurer sa survie. Quelques jours auparavant, c'était le ministre des Transports qui promettait que «tout serait fait pour sauvegarder l'activité et l'emploi». Et hier, c'est Jacques Chirac, en conseil des ministres, qui a «attiré l'attention du gouvernement sur la nécessité de prendre des mesures d'urgence pour sauver la compagnie».
Quatre mois après la reprise du petit pôle aérien français, le spectre de la liquidation est réapparu. Aujourd'hui, le PDG, François Bachelet, doit présenter au personnel l'esquisse d'un nouveau business plan, lors d'une réunion du comité d'entreprise. Au même moment, les avocats d'Air Lib font le forcing pour obtenir des remboursements et des dédommagements auprès de Crossair, ex-filiale de Swissair.
Ce qui est sûr, c'est que l'équation économique posée par le plan de reprise fin juillet mène la compagnie dans le mur. Le projet, validé par le tribunal de commerce de Créteil, voyait trop grand avec trop peu. Les attentats du 11 septembre n'ont rien arrangé. Et Swissair n'a versé que 137 millions d'euros sur les 200 millions promis. La com pagnie perd 460 000 euros (3 millions de francs) par jour. La