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Libération

Bruxelles oblige Paris à lever le blocus sur le boeuf anglais

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La France craint la mauvaise traçabilité de cette viande.
publié le 14 décembre 2001 à 1h57

Les agriculteurs d'outre-Manche ont le triomphe méchant. Alors que la France était hier finalement condamnée par la Cour de justice européenne à lever l'embargo qu'elle impose à la viande du Royaume-Uni depuis 1996 pour cause de vache folle, Ben Gill, patron du National Farmer Union, a estimé que «l'Union européenne devrait lui imposer avec sévérité des amendes punitives» si elle persistait dans son blocus. Mais, de ce côté-ci du Channel, la décision de la Cour a été accueillie avec un flegme très britannique: «Certes, cette décision est regrettable, mais, le temps que la procédure devienne effectivement exécutoire, nous avons encore quelques mois devant nous», assure sereinement un collaborateur de Jean Glavany, le ministre français de l'Agriculture. Qui redoute surtout la quasi-absence de traçabilité des bovins anglais, synonyme, selon lui, de risque pour la sécurité alimentaire (lire aussi en pages 22 et 23).

Préjudice négligeable. D'autant que les spécialistes français s'accordent pour dire que les services vétérinaires de la Couronne, privatisés à l'époque de Margaret Thatcher, paraissent aujourd'hui incapables de travailler sérieusement, faute de budgets et de médecins. Malgré l'étiquetage obligatoire, à compter du 1er janvier prochain, de toutes les viandes décidé par la Commission européenne, les éleveurs français restent méfiants à l'égard du beefsteak britannique: «La traçabilité exigée par l'Union est très en deça de nos normes françaises de qualité», regrette Jean