La contestation sociale contre la politique d'asphyxie économique de l'Argentine avec le maintien coûte que coûte de la parité peso-dollar est montée d'un cran hier dans les rues de la capitale, alors que le gouvernement cherche désespérément un pacte de sortie de crise avec l'opposition. Répondant à l'appel à la grève générale, des dizaines de milliers d'Argentins ont défilé dans la plupart des grandes villes du pays. Malgré tous les plans de relance, l'Argentine est confrontée à une crise économique sans précédent avec une dette colossale de 132 milliards de dollars (147,2 milliards d'euros) et un taux de chômage qui frôle les 20 %! Selon des statistiques officielles, plus de 2 000 Argentins sombrent quotidiennement dans la pauvreté. A Cordoba par exemple, les bidonvilles qui encerclent la ville voient débarquer chaque jour de nouveaux arrivants. En 2000, ils abritaient 16 000 familles. Moins d'un an plus tard, elles sont plus de 20 000.
Quelques heures avant les manifestations, la décision du gouvernement argentin de repousser d'une semaine le paiement des retraites de 1,4 million de personnes, par manque de trésorerie, a encore accentué le mécontentement. Le report de ce versement estimé à 1,3 milliard de dollars (1,45 milliard d'euros) s'inscrit dans un contexte d'incertitude quant à la capacité de Buenos Aires à honorer aujourd'hui une tranche de remboursement de sa dette d'environ 1,1 milliard de dollars (1,23 milliard d'euros).
A peine sorti de prison après 167 jou