Ouagadougou envoyé spécial
Ce fut le leitmotiv de la Conférence internationale sur le sida en Afrique, qui s'est terminée, hier, dans la capitale du Burkina Faso: les médicaments antirétroviraux contre le sida doivent désormais arriver en masse pour les 30 millions d'Africains infectés. «L'année 2001 a été celle des grandes déclarations, a martelé Peter Piot, directeur de l'Onusida (1). L'année qui vient doit être celle des actions.» Pour autant, la bataille de l'accès aux médicaments des pays pauvres paraît encore incertaine: si une dynamique s'est à l'évidence enclenchée, l'attitude des grands laboratoires pharmaceutiques reste incertaine.
Tarifs préférentiels. A Ouagadougou, ils sont venus, mais discrètement. Dans le hall d'exposition de la conférence, leurs stands sont minimalistes. Dans les couloirs, des délégués des firmes répondent aux demandes des uns et des autres. Imperturbables, ils répètent des discours désormais bien rodés. Finies les erreurs de stratégie qui les avaient conduits à mener des actions en justice contre certains gouvernements qui voulaient outrepasser les lois sur les brevets. Les labos ont tourné la page. Et se veulent en ordre de bataille. Exemple avec Kathleen Laya, directrice des relations internationales à Glaxo SmithKline, qui développe un argumentaire en trois points: «D'abord, nous voulons montrer que l'on est engagé dans la lutte contre le sida. Mais, surtout, nous voulons présenter notre politique de prix avec les tarifs préférentiels pour