Les voilà, ces fameux euros. Euros en kit, mais euros tout de même. Les Français vont être avec les Irlandais et les Néerlandais les premiers Européens de la zone euro à pouvoir tâter leur future monnaie. Dès aujourd'hui, ils vont pouvoir se procurer des petits sachets contenant 40 pièces et l'équivalent de 15,25 euros. Moyennant, bien sûr, la modique somme de 100 francs. 50 millions de kits ont été répartis entre les banques, les bureaux de poste, les bureaux du Trésor, les buralistes et la chaîne d'hypermarché Carrefour. Soit, grosso modo, deux par ménage français.

C'est dire les frustrations si, d'aventure, les Français se mettaient à vouloir en acquérir beaucoup plus. Car il y a déjà des réservations. Les banques, les buralistes qui ont quelques clients fidèles admettent en avoir déjà mis quelques-uns de côté. La plupart ont beau dire qu'elles les distribueront avec parcimonie, rien n'empêche le quidam de faire tous les bureaux de poste (à condition qu'ils ne soient pas en grève ce jour-là, un mouvement étant parallèlement déclenché) ou tous les bureaux de tabac de son quartier.

Moches. Mais au fait pourquoi, en voudrait-on plusieurs? Les sachets, en plastique, sont volontairement moches pour dissuader l'euro-impatient de le conserver en souvenir au-dessus de la cheminée. Certes, il pourra toujours l'envelopper dans du papier cadeau pour l'offrir à Noël mais, prévient-on à Bercy, «ces premiers sachets n'ont aucune valeur de collection». Autrement dit, il faut les dépenser.