«Alors, vous en avez!» Vendredi, les Français étaient divisés en deux camps: les eurodotés et les autres. Au restaurant, dans les cafés, au bureau, chacun se racontait son périple pour accéder à aux petits sachets d'euros vendus pour la première fois en France. Et... partis comme des petits pains.12,5 millions de kits ont été vendus sur 50 millions disponibles. En fin de soirée, la Fédération des débitants de tabac confirmait le succès: sur les 6 millions de kits vendus dans son réseau, 1,6 million a trouvé preneur. Dans les bureaux de tabac, la rupture de stocks menace. Les banques disent elles aussi avoir fait un tabac (plus de 5 millions de kits dans la journée). Mais disposant de davantage de kits, elles estiment qu'il n'y aura pas de pénurie.
Réservé aux clients. Les Français en ont jugé autrement en démarrant dès potron-minet la chasse à l'euro. Résultat? «Plus de kit euros», pouvait-on lire ici ou là dès 10 heures du matin sur la devanture de certains buralistes. A Bordeaux, Toulouse, et surtout à Paris. Il n'y a guère que dans la Marseille enneigée que l'euro-impatient n'a jamais eu à errer d'établissement en établissement avant d'en trouver. «J'ai essayé d'en acheter dans une banque mais comme je n'étais pas cliente chez eux, on me les a refusés...», dit une dame à une buraliste du IIIe arrondissement de Paris. «Je comprends maintenant pourquoi ça ne désemplit pas», lui répond la tenancière. Certaines personnes lui en réclament deux ou trois: «Va pour deux mais je ne